Les charges incontournables du médecin libéral : URSSAF, comptabilité, locaux, abonnements…

Exercer en libéral offre autonomie et flexibilité, mais implique aussi de nombreuses charges à anticiper : URSSAF, CARMF, comptabilité, locaux, abonnements numériques… Cet article détaille poste par poste les frais incontournables d’un médecin libéral, avec des exemples chiffrés pour mieux comprendre et gérer sa trésorerie.

Exercer en libéral, c’est gagner en autonomie, en flexibilité et en liberté de pratique. Mais c’est aussi assumer un certain nombre de charges fixes et variables qui peuvent peser lourd dans le budget d’un cabinet médical.

On nous demande souvent combien ça représente en fonction des honoraires, alors on a décidé d’en écrire un article. La subtilité réside dans les différences de calcul : en % sur la rémunération, fixe pour la CFE ou pour le comptable… bref plutôt que de vous dire +/- 55%, on vous récapitule TOUT !

Les cotisations sociales et la CARMF

La première ligne de charges concerne les cotisations sociales, recouvrées par l’URSSAF et la CARMF (Caisse Autonome de Retraite des Médecins de France).

  • URSSAF : elle collecte la CSG/CRDS, les allocations familiales, la cotisation maladie et d’autres contributions sociales. Le montant dépend du revenu net (BNC). En secteur 1, une partie des cotisations est prise en charge par l’Assurance Maladie, ce qui n’est pas le cas en secteur 2.
  • CARMF : elle couvre la retraite de base, la retraite complémentaire, l’ASV (Allocation Supplémentaire Vieillesse) et l’assurance invalidité-décès. Une partie est forfaitaire, une autre proportionnelle aux revenus.

💡 Exemple : un médecin en secteur 1 avec 80 000 € de revenus peut s’attendre à consacrer environ 30 à 35 % de cette somme aux cotisations sociales (URSSAF + CARMF). Ce sont les fameuses charges sociales.

👉 Ces cotisations étant calculées en fonction de la rémunération réellement perçue, il peut y avoir un décalage entre le moment où vous encaissez vos honoraires et celui où l’URSSAF prélève. C’est un point clé à anticiper pour gérer votre trésorerie.

Vous pouvez utiliser le simulateur officiel de l’URSSAF ici.

La comptabilité, la fiscalité et les assurances

En libéral, la gestion administrative et fiscale génère des coûts non négligeables :

  • Comptabilité : recourir à un expert-comptable représente un budget moyen de 1 500 à 3 000 € par an, selon la complexité de la situation.
  • Impôts : le régime fiscal dépend du choix (micro‑BNC ou déclaration contrôlée). À cela s’ajoute la Contribution Foncière des Entreprises (CFE), due chaque année, dont le montant varie en fonction de la commune (souvent entre 200 € et 2 000 €).
  • Assurances : la Responsabilité Civile Professionnelle (RCP) est obligatoire (500 à 1 500 €/an selon spécialité). S’ajoutent parfois une protection juridique et une assurance multirisque pour le cabinet.

Concernant la comptabilité on nous parle souvent des plateformes en ligne qui en automatisent une partie. On va rédiger un article là dessus mais en attendant on vous suggère de faire attention : les coûts sont certes plus faibles mais au détriment d’un investissement en temps beaucoup plus important de votre côté… à voir si cela vaut le coup.

Les locaux et les charges matérielles

La localisation et le type de cabinet influencent fortement les coûts fixes :

  • Loyer ou achat du local : en province, un cabinet peut coûter entre 500 et 1 500 € par mois. En région parisienne, il faut souvent compter entre 1 500 et 3 000 €.
  • Charges de fonctionnement : électricité, chauffage, ménage, copropriété… (souvent entre 200 et 500 € par mois).
  • Équipements : mobilier, matériel médical, informatique. Ces dépenses peuvent être amorties sur plusieurs années mais représentent un investissement de départ conséquent (10 000 à 50 000 € selon la spécialité).

Concernant les locaux, gardez en tête que de nombreuses communes / régions peuvent vous proposer des subventions...

Les abonnements / services

Avec la digitalisation, les abonnements numériques représentent une part croissante des charges :

  • Prise de rendez-vous en ligne : Doctolib, par exemple, coûte environ 139 €/mois, soit près de 1 700 €/an.
  • Logiciels métiers : dossier patient, messagerie sécurisée de santé (MSSanté), télétransmission… Les prix varient de 50 à 200 €/mois selon les solutions choisies.
  • Services complémentaires : boîte mail professionnelle, site internet, sauvegarde de données sécurisée… Ces frais s’ajoutent facilement à 500‑1 000 €/an.

Comment maîtriser ses charges ?

Quelques bonnes pratiques permettent de limiter et mieux anticiper ces frais :

  • Comparer les offres de logiciels et abonnements avant de s’engager (utilisez un LLM!).
  • Mutualiser les coûts en rejoignant une maison de santé ou en partageant un cabinet.
  • Externaliser uniquement ce qui fait gagner réellement du temps (exemple : secrétariat téléphonique).
  • Se faire remplacer quand c’est possible (publiez vos annonces ici :) )

Conclusion

Être médecin libéral, c’est aussi être entrepreneur. URSSAF, CARMF, comptabilité, locaux, abonnements… Les charges peuvent représenter 40 à 50 % du chiffre d’affaires selon les situations ! Anticipez votre trésorerie, c’est important.

Bien les connaître et les anticiper permet de sécuriser son exercice et de mieux profiter de la liberté qu’offre le libéral.

FAQ

Quelle différence de charges entre un médecin secteur 1 et secteur 2 ?
En secteur 1, une partie des cotisations sociales est prise en charge par l’Assurance Maladie, ce qui réduit la facture globale.

Quelles sont les charges obligatoires dès l’installation ?
URSSAF, CARMF, RCP, CFE et loyer (ou achat du local). Les abonnements numériques dépendent des choix du médecin.

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