Les spécificités du salariat pour exercer en tant que médecin généraliste

Le salariat s’impose comme une option de plus en plus prisée par les médecins généralistes. Dans un contexte de surcharge administrative, de quête d’équilibre et d’évolution des structures de soins, cet article explore les spécificités du statut salarié en médecine générale : cadre juridique, rémunération, responsabilités, avantages concrets et compatibilité avec l’exercice mixte.

Un modèle en plein essor dans un contexte de crise

Le salariat médical devient une alternative séduisante face à l'exercice libéral. Il attire les médecins généralistes. Ce que l’on entend, c’est qu’ils sont fatigués par l'administration, la productivité et l'isolement.

Le modèle libéral reste majoritaire, avec près de 60 % des médecins généralistes en exercice en libéral. Mais le salariat progresse régulièrement.

À titre d'exemple, 13 % des médecins généralistes exercent aujourd'hui sous statut salarié selon la DREES (2023), contre 9 % en 2010. Cela représente une hausse de 44 % en un peu plus d'une décennie.

Et avec l’éssor des associations, centres de santés et autres établissements privés comme des SMR, le choix est devenu large pour exercer en médecine de ville en tant que salarié.

Un cadre stable et sécurisant

Le salariat offre une stabilité professionnelle claire. Le médecin généraliste salarié a un contrat en CDI ou CDD.

Il reçoit un salaire fixe généralement entre 6000 et 10000 € brut par mois. Ce montant varie selon l'ancienneté et la structure. On en a parlé dans un article ici.

Contrairement au libéral, le salaire ne dépend pas du nombre de consultations.

Le salariat assure une bonne couverture sociale. Le médecin cotise à la Sécurité sociale et a droit aux congés payés. Il est aussi protégé en cas de maladie ou de maternité. La formation continue est plus accessible. Et le médecin a le droit à des congés, généralement 25j de CP et des RTT en plus (surtout s’il y a des gardes / des astreintes). Cela peut monter jusqu’à 8 semaines au total d’absence rémunérée.

Moins de gestion, plus de soin

Quand on est salarié, on ne facture pas soi-même. La structure emploieuse s’en charge, et le médecin reçoit un salaire fixe.

On est aussi déchargé de la compta, des relations URSSAF et de tout ce qui relève de l'administratif lié à la patientèle. Pas besoin de s’occuper non plus de la relation avec la Sécu. Ça fait gagner du temps, et surtout, ça soulage la charge mentale.

Dans la plupart des structures salariantes, on travaille en équipe. Il y a souvent un secrétariat, un réseau de soins coordonnés, et des outils partagés.

Cette organisation facilite une pratique plus fluide, plus collaborative, et moins isolée.

Une autonomie médicale garantie, mais un cadre juridique distinct

Le médecin salarié est sous la subordination de son employeur. Il garde pourtant son autonomie médicale.

Il reste libre dans ses prescriptions et son respect de la déontologie. Mais il engage pleinement sa responsabilité professionnelle pour tous les actes médicaux qu'il réalise. Comme tout praticien, il peut voir sa responsabilité civile ou pénale mise en cause en cas de faute ou de manquement.

Il doit également respecter ses obligations contractuelles. Ces obligations concernent les horaires, les services et les absences.

Les temps de travail quant à eux peuvent être très variables en fonction des contrats signés. Ils dépendent aussi des besoins de la structure (par exemple médecine de ville ou établissements dans lequel la continuité des soins doit être assuré).

Un modèle compatible avec l'exercice mixte

Il est tout à fait possible de combiner un poste salarié et une activité libérale, à condition que le contrat de travail le prévoie clairement.

Les deux cadres doivent rester bien séparés : lieux d'exercice, plages horaires, patientèle.

Ce type d'organisation convient particulièrement à celles et ceux qui souhaitent garder une part d'indépendance tout en sécurisant une partie de leur activité.

C'est aussi une façon souple de tester plusieurs environnements de travail avant de s'engager durablement. On y trouve souvent un bon compromis entre liberté et stabilité.

En conclusion

Choisir le salariat, c’est souvent faire le choix d’un rythme plus soutenable, d’une organisation plus lisible, et d’un retour au sens du soin.

On s’y retrouve quand on cherche de la stabilité, une vie plus prévisible, ou simplement un peu de souffle dans un quotidien médical parfois sous pression.

Le salariat ne conviendra pas à tous les profils. Mais pour beaucoup, il représente une alternative mature, solide, et de plus en plus répandue.

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FAQ – Salariat et exercice de la médecine générale

👩‍⚕️ Le médecin salarié garde-t-il son autonomie médicale ?

Oui, totalement. Même en étant salarié, un médecin reste libre dans ses prescriptions, décisions cliniques et orientations thérapeutiques. Il exerce dans le respect du Code de déontologie, sans pression commerciale.

💼 Le médecin salarié est-il responsable de ses actes ?

Oui. Comme tout praticien, il engage sa responsabilité civile et pénale pour ses actes médicaux. Le lien de subordination juridique ne le décharge pas de sa responsabilité professionnelle.

🏖️ Le salariat donne-t-il droit à des congés ?

Oui. En règle générale, le médecin salarié bénéficie de 25 jours de congés payés, auxquels peuvent s’ajouter des RTT, notamment en cas de gardes ou astreintes. Certaines structures offrent jusqu’à 8 semaines d’absence rémunérée.

⚖️ Peut-on cumuler exercice salarié et activité libérale ?

Oui, sous conditions. Le contrat de travail doit le permettre, et les deux activités doivent être bien distinctes : horaires, lieux, patientèle. C’est ce qu’on appelle l’exercice “mixte”.

🏥 Où peut-on exercer en tant que médecin généraliste salarié ?

Dans des centres de santé, des maisons de santé, des établissements privés (ex. SMR), des structures associatives, ou encore des services publics (ex. médecine du travail, médecine scolaire).

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