Pourquoi les médecins généralistes aiment travailler en centre de soins non programmés ?

De plus en plus de médecins généralistes choisissent d’exercer en centre de soins non programmés. Pourquoi cet engouement ? Rémunération optimisée, volume de patients, flexibilité des horaires… Ce modèle séduit par sa simplicité et sa réponse concrète aux tensions du système de santé. Décryptage.

Une réponse concrète à la tension sur les soins non programmés

Face à la saturation des cabinets et des services d’urgences, les centres de soins non programmés (CSNP) se multiplient.

Accès sans rendez-vous, plages horaires étendues, consultations orientées par le Service d’Accès aux Soins (SAS) : ces structures comblent un vide croissant. Le nombre de CSNP est passé d’une dizaine en 2018 à près de 200 en 2024 selon la SFMU.

Et les médecins généralistes y trouvent un terrain d’exercice particulièrement adapté aux nouveaux enjeux de leur métier.

Un mode de fonctionnement simple et efficace

Les CSNP accueillent les patients pour des motifs courants mais urgents : infections ORL, douleurs abdominales, plaies superficielles, fièvre chez l’enfant...

La prise en charge est ponctuelle, sans suivi à long terme, souvent sur orientation du SAS (Service d’Accès aux Soins), un dispositif national qui régule les appels au 15 pour orienter les patients vers la bonne ressource de soins, en ville comme à l’hôpital (source), qui centralise les appels au 15.

Les patients conservent leur médecin traitant pour le suivi global et chronique, tandis que les CSNP assurent une réponse ciblée aux épisodes aigus ou aux petites urgences du quotidien.

Cette organisation permet un désengorgement réel des cabinets saturés et des urgences hospitalières.

Une rémunération transparente et attractive

Contrairement aux idées reçues, la rémunération des médecins en CSNP est tout à fait compétitive.

Les actes sont facturés au tarif habituel (25 €), avec une majoration de 15 € possible via le SAS pour les patients hors patientèle (plafonnée à 20 actes/semaine).

Des forfaits annuels peuvent également s’ajouter, comme celui de 1 400 € pour les praticiens engagés dans un SAS.

Par ailleurs, les médecins n’ont pas à supporter les frais fixes d’un cabinet : ni loyer, ni secrétariat, ni gestion administrative chronophage.

Là où les médecins y gagnent également, c’est sur le volume de patients qu’ils voient chaque jour. Contrairement à un cabinet traditionnel où le rythme peut être hétérogène, les CSNP permettent d’enchaîner les consultations avec peu d’interruptions : 3 à 5 patients par heure en moyenne, parfois plus. Ce flux régulier permet de maintenir un bon niveau de facturation, sans augmenter la complexité des actes, tout en réduisant le temps improductif entre les consultations.

Un cadre de travail rationalisé, sans promesse d’eldorado

Les plannings sont fixes, avec des plages dédiées le soir ou le week-end.

Pas de garde imprévue, pas de surcharge de suivi. Le médecin se concentre sur l’essentiel : diagnostiquer, traiter, orienter si besoin.

Cela dit, le rythme peut être soutenu. L’activité se rapproche parfois de l’urgentisme, avec des cas variés, une rotation rapide des patients, et une vigilance constante à maintenir.

Une solution d’avenir, mais pas un remède universel

Les CSNP ne remplacent pas la médecine générale traditionnelle. Ils la complètent.

Encore faut-il que leur déploiement soit encadré : labellisation, maillage territorial, coordination avec les CPTS et les médecins traitants sont indispensables.

Mais pour beaucoup de généralistes, ces centres constituent une réponse concrète aux impasses du modèle classique.

FAQ

Qu’est-ce que le SAS ?
Le Service d’Accès aux Soins est un dispositif national visant à orienter les patients vers la bonne ressource de soin, au bon moment, en ville comme à l’hôpital. Il repose sur une régulation via le 15 et, dans certains cas, sur une majoration financière pour les actes réalisés par les médecins libéraux.

Puis-je exercer en CSNP sans quitter mon cabinet ?
Oui. De nombreux CSNP fonctionnent avec des vacations en soirée ou week-end, compatibles avec une activité en cabinet.

Faut-il être conventionné ou installé ?
Non. Les remplaçants et médecins salariés peuvent aussi intervenir selon les statuts du centre.

Peut-on y faire de la pédiatrie ou de la gynéco ?
Oui, selon le profil du médecin. Certains CSNP recrutent spécialement sur ces compétences.

Comment trouver un centre ?
Les ARS, plateformes SAS et syndicats professionnels répertorient les centres labellisés ou en cours de création.

Quelle charge m’attendre à gérer ?
En moyenne, entre 3 et 5 patients/heure selon les structures. Le rythme peut varier fortement selon la saison et la région.

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