Télémédecine pour médecins remplaçants : opportunités et limites

La téléconsultation peut révolutionner votre activité de médecin remplaçant, en offrant flexibilité, économies de structure et accès aux patients isolés. Mais elle comporte aussi des contraintes réglementaires, techniques et relationnelles à connaître. Dans cet article, Hoppi vous guide à travers les opportunités (diversification des revenus, économie de frais, continuité des soins) et les limites (agrément, RGPD, qualité de l’échange) de cette nouvelle pratique.

Depuis son intégration au droit commun en 2018, et surtout depuis son explosion pendant le COVID, la téléconsultation séduit de plus en plus de médecins.

Elle offre aux praticiens un moyen de poursuivre une activité sans louer de cabinet fixe ni se déplacer :

  • Flexibilité géographique : soigner un patient en zone rurale depuis chez soi.
  • Optimisation du planning : alterner missions sur site et créneaux vidéo.
  • Activité complémentaire : facturer des téléconsultations entre deux remplacements.

En plus de ces avantages, on pense chez Hoppi que la télémedecine fait parti de la réponse au problème des déserts médicaux. Et aux besoins en vidéos s’ajoutent désormais les rendez-vous asynchrone par chat (on parle alors de télé-expertise): quand on a une question et qu’on préfère faire confiance à un médecin qu’à Doctissimo (et vous avez raison).

Pour autant, les actes à distance restent marginalisés : en 2023, ils représentaient seulement 3,2 % de l’activité des médecins libéraux (tous actes confondus) .

Opportunités de la téléconsultation

Cela parait évident mais on va rappeler les bénéfices que

Diversification des revenus & économies

  • Tarif de 25 € par téléconsultation, remboursé à 70 % par l’Assurance Maladie (quotient identique au présentiel) .
  • Possibilité de proposer forfaits de suivi ou télé-expertise facturés en sus, et faisables en asynchrones.
  • Aucun frais de structure (vous n’avez besoin que d’une caméra, pas d’un bureau).

Liberté d’organisation

Vous voulez faire votre consultation avant de vous rendre au cabinet ou à l’hopital ? C’est possible. Profiter de vos pauses déjeuner pour prendre 2 ou 3 patients ? Possible aussi.

Si on pousse à la télemédecine en asynchrone vous pouvez aller encore plus loin dans votre organisation.

Meilleur accès aux soins

On le répète mais la téléconsultation est vraiment une partie de la solution pour couvrir les déserts médicaux (et les patients à mobilité réduite).

C’est aussi une manière plus souple de suivre des patients après un acte chirurgical.

Limites et challenges

Enjeux réglementaires

La convention médicale (arrêté du 22 septembre 2021) limite à 20 % le volume d’activité globale conventionnée que vous pouvez effectuer à distance (téléconsultations + télé-expertises) sur une année civile .

Il y a quelques exceptions (IVG médicamenteuse, médecin en retraite, etc.) mais qui n’auront presque pas d’impacts pour la plupart des médecins.

Certaines prescriptions sont également encadrées (comme les arrêts de travail, la prescription de benzodiazépines, etc)

Tout les médecins ne peuvent pas faire de la téléconsultation

Seul les médecins conventionnés (1 ou 2), et titulaires d’une carte CPS peuvent facturer un acte à distance. Il faut également avoir signé un avenant spécifique à leur convention avec l’Assurance Maladie . Par ailleurs, chaque téléconsultation doit être rattachée à un lieu d’exercice déclaré (cabinet ou établissement) via le formulaire S1106 de la CPAM .

Depuis 2022 il faut également suivre une formation d’au moins 2 heures sur l’éthique et la technique de la consultation à distance .

Enfin, pour pouvoir prescrire, le patient doit avoir bénéficié d’une consultation présentielle dans les 12 mois précédents, sauf cas d’urgence ou spécialités dérogatoires .

Exigences techniques et RGPD

C’est évident mais on le met ici quand même… il faut avoir une bonne connexion internet (notamment en débit montant, celui qui permet d’envoyer votre flux vidéo). Une bonne caméra et un bon micro. C’est indispensable.

Et vous ne pouvez pas utiliser n’importe quelle plateforme vidéo, il faut s’assurer qu’il n’y ait aucun stockage de données / partage de données possibles. Il faut en outre respecter la réglementation RGPD. On parle tout de même de données de santé !

Relation patient limitée

Bien entendu, vous ne pouvez pas diagnostiquer autrement qu’à l’oral… Même si des outils arrivent, ceux-ci ne sont pas distribués à grande échelle.

Tarification et tiers payant

Il n’y a pas de majoration pour des astreintes ou de nuit (n’espérez pas être payé plus cher pour une télé-expertise une fois que les enfants sont couchés).

Bonnes pratiques pour démarrer

  1. Assurez-vous de pouvoir faire de la téléconsultation
  2. Choisir une plateforme agréée et compatible avec votre logiciel métier.
  3. Sécuriser votre environnement : pièce calme, caméra/micro de qualité.
  4. Établir un protocole : vérification d’identité, recueil du consentement, rédaction d’une ordonnance dématérialisée.
  5. Coordonner avec votre structure principale : informer le chef de service de vos plages de téléconsultation et planifier la télé-expertise si besoin.

Conclusion

Pour un médecin remplaçant, la télémédecine représente un levier complémentaire puissant : elle fluidifie l’accès aux soins, diversifie les revenus et limite les frais fixes.

Gardez en tête qu’il y a quelques obligations à suivre avant de se lancer…

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