Comprendre pourquoi la rétrocession de 30 % en médecine générale n’est pas « trop chère » : charges fixes, équilibre économique, exemples chiffrés et bonnes pratiques contractuelles.
Quand un médecin généraliste part en congé ou s’absente, il fait appel à un remplaçant. Dans la plupart des cas, le contrat prévoit une rétrocession d’honoraires : le remplaçant reverse une partie des recettes au médecin titulaire. Le taux classique tourne autour de 30 % (en langage ingénieur : 70% +/- 10%).
Chez Hoppi, on échange régulièrement avec des internes qui trouvent ça excessif : « pourquoi laisser autant alors que c’est moi qui vois les patients ? ».
En réalité, cette part couvre des charges indispensables et garantit la pérennité du système. En au final, c’est souvent un très bon équilibre entre le médecin remplaçant et le médecin remplacé.
La rétrocession correspond à la somme reversée par le médecin remplaçant au titulaire qui lui confie son cabinet. C’est généralement exprimé en % d’un montant en € facturé.
Si vous facturez 100€ en tant que remplaçant, vous rétrocédez 30€ au titulaire du cabinet.
Concrètement, le remplaçant encaisse l’ensemble des honoraires générés pendant sa période d’activité, puis en reverse une fraction au médecin remplacé.
Ce dernier n’a donc pas de revenus directs liés aux consultations… mais il continue à supporter les frais fixes du cabinet: loyer, secrétariat, matériel informatique, charges sociales, abonnements logiciels, etc.
Il ne faut pas confondre :
Un cabinet libéral a des frais incompressibles :
En additionnant ces postes, on atteint facilement plus de 3 000 € de charges mensuelles fixes.
Même en l’absence du médecin titulaire, ces charges continuent de courir. La rétrocession sert donc à maintenir l’équilibre du cabinet.
Prenons une consultation de médecine générale facturée 30 € :
Ces 9 € ne constituent pas un « gain » net : ils permettent de payer le loyer, le secrétariat, les charges sociales et les factures du cabinet.
En réalité, le médecin remplacé ne gagne rien pendant son absence, il évite simplement de perdre de l’argent sur ses coûts fixes (au delà de l’impact évident sur la patientelle).
La plupart des contrats en médecine générale se situent entre 70 % et 80 % pour le remplaçant. En dessous de 70 %, cela peut sembler désavantageux ; au-dessus de 80 %, le titulaire risque de travailler à perte. Le fameux 70/30 est donc un compromis reconnu par la profession.
Dans certains contextes, la rétrocession peut être aménagée :
Pour éviter tout malentendu, la rétrocession doit toujours être formalisée dans un contrat de remplacement. Ce document précise :
En cas de litige, le Conseil de l’Ordre ou un recours judiciaire peuvent intervenir. Mais la grande majorité des conflits s’évitent grâce à une transparence en amont.
Si vous voulez en savoir plus, on a écrit un article ici.
La rétrocession n’est pas une taxe déguisée.
C’est un partage des charges qui permet au cabinet de rester viable tout en offrant au remplaçant une rémunération attractive et sans risques. C’est par ailleurs beaucoup plus simple que de repartager au réel.
Le remplaçant bénéficie d’une patientèle existante, d’un plateau technique et d’une structure prête à l’emploi, sans avoir à avancer ni investir.
En résumé :
C’est ce fragile équilibre qui rend le système du remplacement libéral possible… et équitable.
Vous pouvez retrouver nos annonces en médecine libérale ici ! Et vous inscrire par là.
Pourquoi le titulaire garde-t-il 30 % ?
Pour payer les charges fixes du cabinet (loyer, secrétariat, matériel, assurances), qui continuent même en son absence.
Peut-on négocier le taux ?
Oui. Selon la durée du remplacement, la localisation, les frais réels du cabinet ou la période (gardes, week-ends), le taux peut être modulé.
Un remplaçant peut-il parfois garder 100 % des honoraires ?
Oui, notamment pour des gardes ou dans des zones rurales attractives où les titulaires cherchent à recruter.
Le titulaire gagne-t-il de l’argent pendant qu’il est remplacé ?
Non. Les 30 % ne sont pas un revenu, mais une couverture des frais. Dans la majorité des cas, il ne reste rien au titulaire.
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