Médecins : salarié, libéral ou remplaçant — décryptage des revenus et charges

Comparatif des revenus des médecins salariés, libéraux et remplaçants : brut, net, charges et impôts expliqués simplement.

La rémunération d’un médecin varie fortement selon son mode d’exercice. Salarié dans un établissement public ou privé, en libéral installé à son compte, ou encore en remplaçant : chaque statut cache des réalités différentes en termes de revenus, de charges et de protection sociale.

De notre côté, on a très souvent des questions de la part des médecins avant de candidater concernant la rémunération. Forcément, vous voulez savoir « combien je vais avoir à la fin sur mon compte en banque?». On vous comprend parce que chaque réalité semble différente.

Cet article propose un décryptage clair et factuel pour mieux comprendre ce qu’il reste réellement dans la poche d’un médecin en fonction de son activité.

Le médecin salarié

Brut vs Net
Le salaire brut inclut les cotisations sociales (santé, retraite, chômage, etc.). Le salaire net est ce qui reste après ces prélèvements. En général il faut faire *0,77 pour avoir le net en partant du brut.

Mais attention ! L’établissement est responsable de vous verser un salaire brut. L’état calcule automatiquement le montant des cotisations sociales. En revanche, elles peuvent varier légèrement d’un mois à l’autre. C’est pour cela que c’est très difficile pour un établissement de s’engager sur du net.

Exemple concret
Un médecin généraliste à temps plein dans le public touche en moyenne 6 760 € brut/mois, soit environ 5 000 € net/mois.

Impôt sur le revenu
Le net perçu est ensuite soumis à l’impôt sur le revenu, dans la catégorie des traitements et salaires. Le montant dépend du foyer fiscal et du barème progressif. Il est généralement transmis automatiquement par la DGFIP.

Le médecin libéral

Chiffre d’affaires et revenu brut
Un généraliste en secteur 1 réalise en moyenne 124 000 à 175 000 € de revenus bruts annuels selon l’activité.

Bien entendu, si un médecin facture 100 €, cela ne correspond pas à 100 € de revenu net. Et dans ce cas, c’est encore plus compliqué de calculer le net du net. En plus des cotisations, il faut aussi prendre en compte les charges liées à l’exercice : loyer du cabinet, frais de comptable, assurances, matériel, etc. Et ça c’est très variable d’un cabinet à l’autre (on peut prendre un local de 100m2… comme de 20m2., et il faudra bien le payer).

Charges sociales
Les médecins libéraux cotisent à l’URSSAF et à la CARMF (retraite, invalidité-décès). Ces cotisations représentent environ 42 à 45 % du revenu brut.

Revenu net
Après déduction des charges, le revenu net moyen se situe autour de 90 000 € par an, soit 7 500 € net/mois. À cela s’ajoutent parfois des compléments (rémunération sur objectifs de santé publique, ROSP).

Le médecin remplaçant (CDD)

Rémunération affichée
Un remplaçant en CDD peut toucher autour de 500 € net par jour. Vous remarquerez qu’on parle ici en net (alors même que l’on a dit que c’était très difficile de faire le calcul brut <> net).

Ce que cache ce chiffre
Ce net intègre indirectement :

  • la prime de précarité (10 % du brut total),
  • l’indemnité compensatrice de congés payés (10 % du brut total),
  • le salaire de base.

Conséquence
En pratique, le brut est plus élevé, mais le net perçu intègre déjà ces primes. Le revenu réel est donc moins « bonus » qu’il n’y paraît : ces montants compensent simplement la précarité et l’absence de congés.

Tableau récapitulatif

Tableau récapitulatif des rémunérations en tant que généraliste

Conclusion

Le métier de médecin peut s’exercer sous des formes très différentes, chacune avec ses avantages et ses contraintes. Le salariat assure un revenu stable et une protection sociale complète. Le libéral offre une plus grande liberté et un chiffre d’affaires potentiellement plus élevé, mais au prix de lourdes charges. Le remplacement, enfin, séduit par la souplesse et la rémunération journalière attractive, mais cette dernière inclut en réalité primes et compensations liées à la précarité du statut. Comprendre ces différences est essentiel pour choisir son mode d’exercice en toute connaissance de cause.

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